Cyril ETESSE

Cyril ETESSE

COMEDIEN HUMORISTE



Hommage à Paul Di'Anno

24 octobre 2024

 

Nos idoles de jeunesse ne sont pas éternelles, on le sait bien.
Mais quand un artiste ou un membre d'un groupe qui vous accompagne depuis votre enfance ou adolescence s'en va, ça fait quand même vachement bizarre...
Paul di'Anno était le chanteur initial d'Iron Maiden. Oui, je sais, les plus pointilleux diront qu'il n'était pas leur premier, mais honnêtement, qui peut identifier la voix des deux éphémères premiers vocalistes de la Vierge de Fer avant que l'ami Paulo ne prenne le micro en 1978...

En 1989, quelque chose comme ça, je découvre au détour d'un bac à CD de la FNAC la discographie d'Iron Maiden. L'ado que je suis, déjà fasciné par les monstres et autres zombies, est immédiatement attiré par les pochettes du groupe, que je ne connais alors absolument pas. Eddie, le mort vivant qui leur sert de mascotte, somptueusement dessiné par Derek Riggs, trône sur chaque disque, mis en scène de telle sorte qu'il semble raconter toute l'histoire de l'album qu'il illustre. Tantôt cyborg futuriste, tantôt dieu Egyptien ou zombie hirsute manipulant le diable, la figure de proue du navire Maiden hypnotise autant qu'il fascine...

 

C'est le visuel de "Killers" qui me plut le plus. Au seul style de la pochette, j'achetais donc mon premier Iron Maiden... A son écoute, moi qui n'écoutais que peu de "vraie" musique, je tombe sous un charme qui, s'il a eu des hauts et des bas, fait toujours son effet sur moi aujourd'hui...
Je me souviens que, bercé par les duels de guitare, une basse claquante et présente et une voix rocailleuse, celle de Paul, je m'étais empressé de faire découvrir ce groupe incroyable à tous mes potes de classe. La petite bande dans laquelle je naviguais alors, devient fan et nous nous sommes empressés d'acheter le reste de la discographie du groupe, entre K7 et vinyles...
C'était à celui qui trouverait la meilleure chanson, la pochette la plus "parlante"...

La découverte de Maiden en profondeur nous amenait à réaliser qu'il y avait clairement une voix essentielle, celle de Bruce Dickinson, qui était donc LE chanteur du groupe. Paul di'Anno, lui, n'avait finalement officié que sur les deux premiers opus avant de partir d'un commun accord, ne voulant plus assumer son rôle de frontman dans des tournées plus longues et plus importantes. La vérité est aussi que du point de vue du groupe, sa consommation de drogues et d'alcool entamait sérieusement ses capacités vocales, créant des tensions avec le bassiste et fondateur Steve Harris et le reste des musiciens.

Mais pour moi, peu importe que les disques qui, dès la venue de Dickinson en 1982, ont affirmé le succès planétaire grandissant du groupe soient considérés commes les meilleurs (à juste titre objectivement), j'ai toujours gardé pour "Killers" un amour particulier. C'était l'album de la découverte et de la rencontre. Le hasard avait voulu que ce soit l'album le mieux produit avec Paul, et aussi celui qui sublimait le plus la voix de cet homme abimé, qui voua sa vie au rock'n'roll.

 

Je n'ai suivi que de loin la carrière de Di'Anno. Son style a longtemps lorgné sur du hard rock FM un peu impersonnel qui ne m'interessait pas. Pourtant, sa voix était toujours incroyable.
C'est plus tard, bien plus tard, que j'ai découvert le changement physique radical du bonhomme et une métamorphose vocale, beaucoup moins soignée, plus trash, plus "sale" et à des lieues de ce qu'il faisait dans Maiden.
Les dernières années de sa vie, où il performait live les chansons de ses débuts avec ce nouveau style de chant et coincé dans un fauteuil roulant, donnaient de lui, je trouvais, une image un peu triste et pathétique, là où à côté, ses anciens acolytes étaient devenus des stars mondiales, remplissant des stades et, à 60 ans passés, tenaient leurs concerts de main de maître...

Moi qui adorait, et adore toujours, le Paul des débuts et des, disons, 15 années qui ont suivi son départ de Maiden, c'était pas évident de le voir comme ça. Sans compter ses prises de paroles ou comportements douteux qui nous faisaient tantôt l'adorer, tantôt le détester. Mais je crois que c'est ça un rocker... Incontrolable, indomptable, écorché.

Je m'apprétais à le voir malgré tout à Marseille mi novembre, enfin ! La claque de l'annonce de sa mort a été magistrale pour moi. Ce sont les souvenirs d'enfance, mes premières écoutes avec mes pote de collège de Killers, les fringues en cuir et les cheveux longs... Ce frisson sur chaque tournée lorsque le groupe rejoue "Wrathchild", "Phantom of the opera" ou "Prowler"...

L'hommage que Bruce Dickinson a rendu à Paul ce 22 octobre dernier a mis des frissons à tout le monde. Des mots magnifiques, sans pathos ni regrets, juste pour signifier l'importance qu'a eu Paul sur le groupe et des remerciements au "patron"...

Merci Paul pour les souvenirs. Je ne sais pas si tu as vu tous les hommages qui t'ont été rendu. La preuve que le monde t'aimait est faite...

 

Commentaires

Actarus Deuphor
28 octobre 2024  15:06
L album killers est pour moi le meilleur album d heavy metal et le meilleur album de maiden. Et si cet album est culte c'est aussi grâce à sa voix qui était unique. Avec Lemmy et d autres, ça va bien s éclater la haut
Cyril Leviking
28 octobre 2024  15:05
Je partage ta peine, pour les fans de Iron Maiden que nous sommes il représentait beaucoup. C'est un bout de la famille qui s'en va ... J'espère bien te croiser aux Eurockéennes cette année et discuter un peu avec toi car je n'avais pas osé aller te parler quand tu étais venu au Café-théâtre Darcy Comédie de Dijon, nous avons bcp de points communs, notre prénom , notre amour pour Maiden et pour Mr De Funès.


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